Doit-on consommer des produits laitiers ?

Doit-on consommer des produits laitiers ?

    Cette question revient de manière récurrente lorsque j’aborde le sujet de l’équilibre nutritionnel, ce qui n’est pas étonnant au pays du Fromage !
    Voici quelques éléments de réponse, qui je l’espère, viendront vous éclairer sur le chemin de la santé nutritionnelle.

    Les produits laitiers sont absents du régime qu’ont suivi nos ancêtres pendant plus de sept millions d’années, ne faisant leur apparition que dans certains foyers de la population il y a environ dix mille ans, au néolithique. L’espèce humaine a bénéficié d’une excellente santé osseuse jusqu’à la fin du paléolithique supérieur, moment où les premiers signes de stress et de maladies des os, qu’il s’agisse du rachitisme, de l’ostéomalacie ou de l’ostéoporose sont relevés, dans les populations qui se livrent à l’agriculture et à l’élevage. Preuve de l’introduction très récente des laitages et de leur acceptation encore délicate, on estime que les trois quarts de la population de la planète ne tolèrent pas le lactose après le sevrage (40% de la population française, surtout au sud de la Loire et jusqu’à 70 % en Afrique noire et 95% en Asie).

    Les messages délivrés par l’industrie laitière et l’industrie agro-alimentaire tendent à nous dire que la consommation de produits laitiers est nécessaire à la bonne santé osseuse, ceux-ci étant riches en calcium. Cependant, la densité minérale osseuse ne semble pas avoir de lien direct avec les événements que sont les fractures. Les Suédoises ont les os les plus lourds et les plus denses de la planète, et détiennent dans le même temps des taux records de fractures
    Dans les pays asiatiques et africains, la densité minérale osseuse est plus faible qu’en Occident, et pourtant les fractures y sont bien plus rares.

    Il n’existe en l’état actuel des connaissances aucune preuve que ces aliments d’introduction récente sont indispensables à la santé osseuse de l’espèce humaine pas plus qu’il n’existe de preuves qu’en consommant 1 à 2 laitages par jour (PNNS 2017-2021), la population française se mettra à l’abri de l’ostéoporose. Cependant, continuer de présenter les laitages comme des aliments incontournables, qui régleront les problèmes de santé osseuse, présente le risque de détourner l’attention du public d’autres moyens de prévenir les fractures : exercice physique régulier, diminution du sel alimentaire, consommation accrue de fruits et légumes frais et de saison, limitation des protéines animales, veille sur le statut en vitamine D, exposition régulière et modérée au soleil, arrêt du tabac.

    les laitages ont certes, si on les tolère, toute leur place dans notre alimentation, mais ils devraient être consommés avec modération (probablement de 0 à 2 portions par jour), et un régime équilibré, sans laitages, ne pose pas de risque particulier pour la santé osseuse.

    Leur consommation régulière ou excessive est pourtant pourvoyeuse de déséquilibre acido-basique, une notion holistique largement étudiée par Catherine Kousmine et reprise par Christopher Vasey. En effet, une trop grande consommation d’aliments acidifiants (viande, produits laitiers, sucre, féculents, café, alcool) combinée à une trop faible consommation d’aliments alcalifiants (fruits et légumes, noix, fruits à écale et graines) génère de l’acidose chronique de faible niveau. Cela peut entraîner divers problèmes comme l’ostéoporose, l’hypertension, la perte de tissu musculaire et des perturbations du sommeil.

    Les laitages, en particulier le lait et les yaourts ont un index insulinémique élevé, un facteur connu dans l’étiologie de l’insulino-résistance et du diabète de type II, forme de diabète qui est réversible grâce à une réforme alimentaire accompagnée et individualisée.

    J’ai remarqué que le sujet des produits laitiers est assez sensible et que je m’entends souvent dire « je ne peux pas m’en passer ». Et bien, c’est juste car ce phénomène addictif provient d’une protéine qui se trouve dans tous les produits laitiers, la caséine ! Cette protéine va libérer de la casomorphine qui va se fixer sur les récepteurs opioïdes, qui sont liés à la dépendance.

    Voilà pourquoi je préconise, comme toute action à mener dans le registre de la réforme alimentaire, de faire les choses avec bienveillance. Changer son alimentation est un chemin semé d’embûches, long et parfois difficile. Cependant, les bénéfices ressentis rapidement encouragent la progression et l’élévation de la conscience. Outre le besoin physiologique de « se nutrir », manger est un véritable plaisir, à renouveler chaque jour en y mettant du sens.
    D’où la nécessité de se faire accompagner et conseiller par votre professionnel de santé, naturopathe-éducateur-de-santé. Cette démarche vous mènera vers votre autonomie, vers un chemin de meilleure connaissance de vous-même et d’équilibre intérieur.

    A bientôt !

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